Pour un sous-titrage accessible sur les réseaux sociaux

Pour un sous-titrage accessible sur les réseaux sociaux

Ou pourquoi normaliser les sous-titres sur les réseaux sociaux afin de les rendre plus accessibles

Les normes en sous-titrage

Pour qu’un contenu vidéo avec des sous-titres soit diffusé au cinéma ou à la télévision, il faut que ces sous-titres correspondent à des normes très précises.

Il existe différents types de sous-titrage selon le public auquel il est destiné. Traditionnellement, on distingue deux grandes familles de sous-titres :

  • les sous-titres à destination des personnes entendantes qui ne comprennent pas la langue originale du programme sous-titré
  • les sous-titres à destination des personnes sourdes et malentendantes

Selon le type de sous-titrage que l’on doit effectuer, on doit suivre des normes particulières qui diffèrent d’un type de sous-titrage à un autre. Par exemple, on peut suivre :

  • les normes SME françaises, qui suivent la Charte relative à la qualité du sous-titrage à destination des personnes sourdes ou malentendantes (réalisée en 2011)
  • les normes VOST, pensées pour un bon affichage des sous-titres traduits au cinéma et à la télévision

Dans ces normes, nous sont indiquées des consignes très précises liées au nombre de caractères par seconde, par ligne, entre les sous-titres à respecter, aux couleurs à utiliser etc.

Mais pourquoi toutes ces règles ?

C’est sans doute l’aspect le moins “sexy” du sous-titrage de prime abord, à en croire mes élèves. Pourtant, elles sont essentielles, car l’un des grands principes du sous-titrage, c’est que l’on ne sous-titre pas pour soi.

Un sous-titre qui sera lisible pour vous ne le sera pas pour une autre personne.

Ces règles nous permettent de savoir très exactement comment sous-titrer pour s’adapter au public qui lira nos sous-titres.

Toute personne qui sous-titre pour des plateformes de streaming, le cinéma ou la télévision doit respecter ces règles.

Pour des normes de sous-titrage sur les réseaux sociaux

Si demain, vous voulez sous-titrer pour Netflix, vous aurez des règles à suivre.

Par contre, si vous voulez sous-titrer votre vidéo YouTube, rien ne vous sera demandé : vous êtes libre de sous-titrer comme bon vous semble, personne de chez YouTube ne viendra vous taper sur les doigts si vos sous-titres ne sont pas accessibles.

Idem sur Instagram ou LinkedIn, ce qui fait que l’on se retrouve avec beaucoup de sous-titres complètement inaccessibles pour les personnes sourdes et malentendantes, ayant des troubles de l’attention, dys ou autre.

C’est pour ça qu’établir des normes à suivre pour un sous-titrage vraiment accessible et qui prend en compte les besoins des personnes concernées me semble essentiel.

Avoir des normes à suivre permettrait également de :

  • ne pas se sentir perdu face à toutes les possibilités de sous-titrage qui existent
  • s’assurer que son sous-titrage ne sera pas contre-productif et ne fera pas fuir son audience
  • sensibiliser sur le besoin d’un sous-titrage vraiment accessible pour n’exclure personne de sa communication vidéo
  • prendre réellement en compte les besoins des personnes plutôt que des modes

Mais que contiendraient ces normes exactement ?

Les normes d’un sous-titrage accessible sur les réseaux sociaux devraient selon moi s’articuler autour de trois axes.

  • Un sous-titrage pensé avant tout pour les personnes sourdes et malentendantes

Aujourd’hui, sur les réseaux sociaux, le sous-titrage est pensé comme un élément esthétique et de montage destiné à capter l’attention. Or, le sous-titrage reste avant tout un outil d’accessibilité pour les personnes sourdes et malentendantes : si l’on veut un sous-titrage réellement accessible, c’est à elles que l’on doit penser en premier.

Bien sûr, le sous-titrage accessible permet aussi aux personnes ayant des troubles de l’attention, des troubles de l’audition passagers ainsi que des troubles dys de suivre plus confortablement une vidéo.

C’est aussi à ces personnes que l’on veut penser en sous-titrant, d’autant que de nombreuses personnes ont ou développent plusieurs handicaps au cours de leur vie.

  • Des règles inspirées du sous-titrage SDH et SME

Ce sont des types de sous-titrage pensés pour les personnes sourdes et malentendantes que l’on voit sur les plateformes de streaming, à la télévision et au cinéma.

Ils ont fait leurs preuves, mais on devra aussi les adapter au format des vidéos réseaux sociaux et aux évolutions des besoins des personnes concernées.

Lorsque je sous-titre pour les réseaux sociaux, j’applique autant que possible ces règles en termes de caractères par secondes, par ligne, d’écarts entre les sous-titres, bref, de lisibilité de manière générale.

J’ai donc appliqué les règles du sous-titrage SDH ou SME tout en les adaptant un peu au format particulier des réseaux sociaux.

  • Un affichage accessible

Pour justement penser à être accessible au plus de personnes possible, il est important de non seulement suivre des normes sur la “construction” des sous-titres via un logiciel de sous-titrage, mais également en termes d’affichage pour s’assurer que nos sous-titres soient bien lus.

Mais pour résumer, voici les grandes règles que l’on pourrait suivre pour un affichage des sous-titres sur les réseaux sociaux accessible :

  • Choisir toujours une police accessible (sans sérif) et non “farfelue” et de taille correcte
  • Ne pas suivre les “modes”, par exemple les sous-titres clignotants, remplis d’émojis, en mode karaoké etc.
  • Rester neutre dans les couleurs et respecter les règles de contraste
  • S’adapter au format et tester avec un logiciel de montage avant publication, même si on utilise un logiciel de sous-titrage pour incruster les sous-titres

Conclusion

Alors à quoi ressembleraient ses règles exactement ? En m’appuyant sur les retours de personnes concernées et en m’inspirant quand c’est possible des normes SME et SDH, j’ai établi des normes précises que j’applique pour mes clients et que je transmets à mes élèves.

Puisque cette newsletter n’a pas vocation à être trop technique, je ne vais pas les indiquer ici, mais je serais ravie d’en discuter avec vous si le sujet vous intéresse.

Bien sûr, ces normes ont vocation à évoluer selon les besoins des personnes concernées et également l’évolution des réseaux sociaux quant à leur politique d’accessibilité.

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