S'il y a bien une chose qui nous paraît accessible à toutes et tous, c’est bien Internet. Tout le monde a accès à des millions d’heures de contenu, des milliers d’articles comme celui-ci et bien plus encore.
Malheureusement, Internet ne garantit pas encore le même accès pour tout le monde, notamment pour les personnes avec un handicap visuel, auditif, moteur ou cognitif. Cependant, l’accessibilité sur le Web tend à se développer, notamment grâce à différentes lois d’accessibilité numérique passées depuis 2005 pour encourager les organismes publics et les entreprises à s’y mettre.
1) Qu’est-ce que l’accessibilité ?
Si l’on tape le terme « accessibilité » sur Internet, il est facile de s’y perdre tant un grand nombre de définitions y sont répertoriées. Si l’on parle d’accessibilité sur le Web, et non d’accessibilité physique, le site du gouvernement nous propose une bonne définition : l’accessibilité numérique consiste à rendre les services en ligne accessibles aux personnes en situation de handicap.
Très bien, mais concrètement ? Eh bien, penser à l’accessibilité dans sa communication, que ce soit en tant qu’entreprise ou dans son personal branding, c’est penser à son audience et sa communauté dans son ensemble lorsque l’on crée des supports de communication, comme des vidéos, des visuels (brochures, portfolios) ou des articles de sites Web. En effet, si l’on ne réfléchit pas à l’accessibilité de nos contenus, c’est toute une partie de la population que l’on exclue de notre communication. Par exemple, on estime qu’il y a entre 5 et 7 millions de personnes malentendantes en France. Les plus de 65 ans sont les plus touchés (65 % d’entre eux souffrent d’une gêne auditive) mais aussi les plus jeunes (environ 6 % des 15-24 ans) (source). Quel que soit l’âge de votre cible donc, si votre contenu n’est pas accessible, c’est tout autant de personnes à qui vous ne transmettez pas votre message.
2) Concrètement : qu’est-ce que cela veut dire pour vos vidéos ?
Que vous ayez un site Internet, une chaîne YouTube, un compte TikTok ou Instagram, la vidéo est devenue un outil de communication indispensable depuis plusieurs années. Présentation de votre entreprise, de votre équipe, contenu informatif ou drôle pour capter de l’engagement et de potentiels partenaires… tout type de vidéo existe. Il est bien sûr important qu’elle soit vue, mais aussi… entendue. Car une vidéo, c’est une expérience de son et d’image.
Si une personne n’entend pas le son de votre vidéo, le message est déformé : elle ne comprend que partiellement de quoi il s’agit, la frustration prend le pas sur l’envie de regarder votre contenu et elle finit par abandonner.
Pour que votre vidéo soit accessible aux personnes sourdes et malentendantes, il faut qu’elle contienne des sous-titres. Vous avez sans doute vu sur les réseaux beaucoup de vidéos sous-titrées, mais les sous-titres ne correspondent pas toujours à ce qui est attendu par une personne qui entend mal ou pas du tout votre vidéo. En effet, les sous-titres doivent respecter les normes du Sous-titrage Sourds et Malentendants à la télévision, mais même s’il n’y a pas d’obligation pour les autres plateformes, pour que votre vidéo soit bien comprise, il faut que les sous-titres respectent certaines règles :
- Les sous-titres doivent durer toute la vidéo
Cela peut sembler logique mais beaucoup de vidéos sur Internet n’ont de sous-titres qu’au début (notamment sur les réseaux sociaux pour les personnes qui scrollent sans le son et ne regardent que le début de la vidéo avec les sous-titres puis le reste avec le son), ou partiellement au cours de la vidéo (c’est le cas par exemple des replays de streams, où les sous-titres permettent surtout de mettre en lumière des moments précis). Bien sûr, ce n’est pas du tout adapté pour les personnes sourdes et malentendantes, qui n’auront accès que partiellement au contenu.
- Les sous-titres doivent être lisibles
Lire des sous-titres qui défilent très (trop) vite est plus facile lorsque l’on entend également le son. Mais lorsque ce n’est pas le cas, la lisibilité est à prendre en compte. La lisibilité des sous-titres est un concept central dans le sous-titrage professionnel, et qui englobe ce qui permet au lecteur de sous-titres de tout lire, et de bien lire. Elle comprend plusieurs critères tel que le nombre de caractères par lignes, par seconde, leur taille, leur espacement, mais également le nombre de lignes, leur placement sur l’écran, centré ou sous la personne qui parle, jamais sur du texte incrusté à la vidéo etc. Pour assurer que vos sous-titres soient lisibles, il est préférable de faire appel à un·e professionnel·le du sous-titrage ou de suivre une formation certifiée.
- Les sous-titres doivent indiquer les sons
Les sous-titres pour personnes sourdes et malentendantes ne doivent pas être une simple transcription de ce qui est dit, mais donner le plus d’informations possibles pour que la vidéo soit accessible. En effet, comme on l’a vu plus haut, le but est que la personne sourde et malentendante ait le même accès qu’une personne entendante au contenu de la vidéo. Les sous-titres doivent donc comporter les indications de sons, de tons, les crédits musicaux etc.
3) L’importance de l’accessibilité et SEO
On trouve maintenant des vidéos partout sur Internet, presque toutes les plateformes les hébergent, voire les encouragent. Par exemple, Instagram encourage beaucoup la création de réels, ces vidéos à format court adaptées pour le réseau social en les mettant en avant dans la partie « Explorer » de l’application. Avoir des sous-titres sur votre vidéo permet d’améliorer encore votre référencement, puisqu’ils la rendent accessibles. Sur YouTube par exemple, lorsque les sous-titres sont importés et non générés automatiquement, la mention « Sous-titres » apparaît sous votre vidéo, ce qui participe à augmenter le nombre de vues et le bien-être des usagers sur Internet. Les personnes qui ne peuvent entendre le son voient directement si elles pourront regarder cette vidéo.
Le sous-titrage professionnel sur YouTube reste marginal (il existait il y a quelques années le sous-titrage communautaire, c’est-à-dire que tout le monde pouvait sous-titrer les vidéos, mais il a été abandonné à cause de la piètre qualité des sous-titres qui en résultait), ce qui fait qu’avoir des sous-titres permet de vous démarquer, un élément essentiel lorsque l’on voit le nombre de vidéos de qualité sur cette plateforme et donc le choix disponible.
Avoir recours à un sous-titrage professionnel et adapté pour les personnes sourdes et malentendantes améliore l’accessibilité de vos vidéos donc aussi votre réputation en tant que marque sur le Web. Votre contenu pourra être vu par plus de personnes, qui reconnaîtront que l’inclusivité fait partie de vos valeurs.
J’espère que cet article vous a plu et que vous en avez appris plus sur l’accessibilité des vidéos ! Lors d’un prochain article, je parlerai spécifiquement de l’accessibilité des vidéos YouTube, ce qui se fait en ce moment, les bons et mauvais exemples et son importance dans le référencement sur la plateforme.