L'accessibilité des réseaux sociaux

L'accessibilité des réseaux sociaux

Ou comment rendre vos posts un peu plus accessibles facilement

Tout au long de l’année, les réseaux sociaux nous offrent un formidable espace pour échanger des bonnes pratiques et recueillir les témoignages des personnes concernées.

Formidable oui, mais pas encore totalement accessible :

entre des sous-titres trop rapides sur Instagram, des images illisibles par les lecteurs d’écran, et des cascades d’emojis qui impactent la lecture.

Une mauvaise accessibilité sur ces plateformes, c’est couper l’accès à vos contenus à près de 12 millions de personnes en France et se priver de leurs retours et de leur participations. Alors aujourd’hui, je vais vous donner les erreurs principales à ne pas faire si vous voulez rendre vos posts accessibles au plus grand nombre.

Sommaire

  1. Les essentiels
  2. Pour aller plus loin
  3. Mes actualités

Les essentiels, ou les erreurs que l’on peut toutes et tous éviter

Ne pas utiliser le texte alternatif et sauter trop de lignes

Je vois encore beaucoup d’images postées sans description au sein du post ou sans texte alternatif.

C’est pourtant essentiel pour les personnes malvoyantes qui peuvent avoir du mal à percevoir tous les éléments d’une image, et aussi pour les personnes qui utilisent un lecteur d’écran. Mettre un texte alternatif et une description, c’est leur permettre de lire vos slides et vos photos.

La plupart des réseaux sociaux nous permettent de faire un texte alternatif grâce à la mention « alt ». Un bon texte alternatif, c’est une description claire et concise. L’important ? Retranscrire l’atmosphère de vos contenus, pour que tout le monde puisse en profiter.

Bien sûr, on n’utilise pas l’outil « alt » pour mettre des mots-clé illisibles : ce n’est pas le but, car le texte alternatif est avant tout un outil d’accessibilité.

Aussi, évitez de sauter plus d’une ligne à la fois : certains lecteurs d’écran risquent de lire « vide » s’ils percoivent un saut de ligne en trop. Aérer son texte, oui, mais sans abuser des lignes vides !

Mettre de mauvais contrastes

Tout le monde n’a pas la même vision. Ce n’est pas parce que vous pouvez discerner les couleurs de votre post que ce sera le cas pour tout le monde : en plus, un post avec un mauvais contraste, même si on arrive à le lire, en lire plusieurs à la suite finira par nous faire mal aux yeux.

Heureusement, il existe des outils faits pour nous aider. Vous pouvez utiliser des « contrast checker » qui vous demanderont votre couleur de texte et de fond, et qui vous indiqueront si le contraste est suffisant. Si Canva est un outil qui vous plaît, il y a une option intégrée qui vous permet de voir certains soucis d’accessibilité comme celui-ci et de pouvoir directement les corriger.

Les faux-gras et caractères fantaisistes

Si vous décidez de mettre en « gras » une partie de votre texte sur LinkedIn par exemple, il y a de fortes chances que ce soit un « faux gras », c’est-à-dire que l’on va mettre artificiellement la police en gras. La conséquence ? Les lecteurs d’écran risquent de lire la phrase en lisant les caractères unicodes à la suite ou de ne pas la lire du tout. C’est aussi pour ça que l’on voit des lettres apparaître un peu bizarrement, comme les majuscules accentuées par exemple ! Le gras sur les réseaux sociaux n’est donc pas conseillé pour une bonne lisibilité.

Aussi, je vois beaucoup de personnes mettre des caractères ou des polices fantaisistes. Elles ne sont pas lues par les lecteurs d’écran, et peuvent brouiller la lecture de votre post. Choisir une présentation épurée, c’est permettre à tout le monde de profiter de vos contenus et de votre plume.

Dans la même idée, évitez de mettre trop d’emojis à la suite. Les lecteurs d’écran lisent le « nom » de l’émoji. Par exemple, pour l’emoji qui met des étincelles, les lecteurs d’écran liront « étincelle ». Si ça ne peut pas être si gênant que ça aux premiers abords, si on les multiplie, les lecteurs d’écran peuvent répéter en boucle le nom des emojis.

Aussi, ne remplacez pas de mots par un emoji : Si vous voulez dire « il fait nuit dehors » en mettant une lune à la place, le lecteur lira « il fait lune dehors ». Le message n’est pas clair. Si vous voulez en mettre, vous pouvez les insérer au début ou fin de vos phrases, et ne pas en abuser.

Ne pas sous-titrer ses vidéos, utiliser les sous-titres automatiques

Sous-titrer ses vidéos, c’est permettre aux personnes sourdes et malentendantes d’y avoir accès. Et en plus, ils aident à rester concentré sur votre vidéo et à bien la comprendre.

Pour en savoir plus sur le bon sous-titrage sur les réseaux sociaux, je vous invite à lire cet article détaillé :

Mon article sur le sous-titrage

Je vois encore trop de vidéos avec des sous-titres seulement au début. C’est une technique pour attirer l’attention, mais malheureusement, les personnes sourdes et malentendantes n’auront pas accès à la suite de vos vidéos, tout comme les personnes qui ne veulent pas ou ne peuvent pas mettre le son. Même chose pour les sous-titres qui changent de taille, trop dynamiques, ou trop rapides.

Bien sous-titrer sa vidéo, c’est bien sûr ne pas laisser entièrement la main à l’intelligence artificielle, qui va brouiller votre message et proposer un résultat trop peu précis. Pour sous-titrer, vous pouvez faire appel à des prestataires ou vous former pour apprendre à les faire vous-même. C’est moins coûteux et moins énergivore qu’on pourrait le penser, surtout pour des vidéos courtes sur les réseaux.

Mes services de sous-titrage

Pour aller plus loin :

Si vous souhaitez aller plus loin que ces quelques conseils de base que je viens de vous donner, voici ce que vous pouvez mettre en place :

  • Ne partagez pas de contenu inaccessible. Si vous voulez partager des vidéos non sous-titrées faites par quelqu’un d’autre, les personnes qui n’ont pas accès à ce contenu seront frustrées de ne pas avoir accès au même contenu que vous.
  • Si vous créez du contenu, vous pouvez proposer une audio-description pour les personnes aveugles, et une interprétation en langue des signes française pour vos vidéos. Ces deux solutions vous permettront de toucher une plus grande audience : les personnes aveugles et sourdes signantes.

Une alternative à l’audiodescription pour les vidéos où on a peu d’intervenants et peu d’action est de vous décrire au début de votre vidéo ou comme cité plus haut, d’ajouter systématiquement une description de votre vidéo dans votre post comme on ajoute une description d’image. C’est également très intéressant pour les personnes en situation de surdicécité ! Vous pouvez en voir quelques exemples sur mon compte LinkedIn.

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