Et si je vous disais que le sous-titrage permettait d’améliorer votre image de marque ?
Ce mois-ci, j’ai eu l’honneur d’être invitée sur le podcast “Pimp ta marque” de Warda Aït Mahmoude, qui accompagne les entrepreneures à valoriser leur image de marque et se construire un monopole personnel dans leur activité.
On a parlé d’accessibilité numérique et audiovisuelle, des défis pour l’implémenter et de mon métier de sous-titreuse.
Dans cette article, je vais répondre à l’une des questions qu’elle m’a posée et que nous avons abordé dans le podcast : en quoi le sous-titrage permet de se forger une image de marque réellement engagée pour un monde meilleur ? 🚀
- Le sous-titrage est un élément différenciant en soi
- Il aide les personnes en situation de handicap, mais pas que
- Il met en valeur vos engagements RSE et vos valeurs
Vous pouvez retrouver la transcription complète de l’épisode et l’écouter sur le lien ci-dessous !
Le sous-titrage pour améliorer votre image de marque
Bien sûr, le sous-titrage est avant tout un outil d’accessibilité à l’usage des personnes sourdes et malentendantes.
Mais le sous-titrage permet aussi de mieux toucher sa cible, de mieux faire passer son message et de valoriser vos engagements.
Le sous-titrage est un élément différenciant en soi
Le bon sous-titrage accessible n’est pas encore quelque chose de généralisé, sur les réseaux sociaux principalement.
Donc si on sous-titre sa vidéo et qu'on la sous-titre bien, les personnes vont le remarquer. En rendant accessible votre contenu, vous attirez une nouvelle audience qui va être prête à vous suivre et à vous soutenir parce que vous avez rendu votre vidéo accessible.
On va aussi augmenter la qualité perçue de la vidéo. Le bon sous-titrage, on le voit surtout dans les films, les séries, sur Netflix, au cinéma. Donc si on met un bon sous-titrage qui suit ces normes, cet affichage-là, ça augmente tout de suite la qualité perçue. On est un petit peu plus dans le haut de gamme.
Augmenter la qualité de la vidéo, ça permet aussi d'augmenter son taux de visionnage, ce qui est vraiment crucial, notamment sur des plateformes comme YouTube, mais aussi sur tous les réseaux, car si vous restez sur le post de la personne ou sa vidéo, l'algorithme va le voir et va montrer votre post à plus de personnes donc on a vraiment un enjeu de visibilité.
Il y a une étude qui est sortie il y a quelques années qui a montré que 85 % des personnes qui utilisent les réseaux sociaux de Meta, donc Facebook, Instagram etc. regardent sans le son. Il faut donc pouvoir capter leur attention sans compter sur le fait qu’elles auront accès au son de notre vidéo.
Aujourd'hui, on a tellement de contenus, on a tellement d'informations tout le temps que l’on veut essayer aussi de se démarquer de manière positive.
Dans un des épisodes de Pimp ta Marque, Warda a parlé de « slow communication » (la communication lente). L’accessibilité peut pleinement s’intégrer dans ce concept, car finalement, est-ce qu’il ne vaut pas mieux poster moins de vidéos, mais des vidéos de qualité, qui seront vues, suivies, partagées et qui donneront une bonne image de votre marque ?
L’accessibilité audiovisuelle et numérique s’inscrit donc complètement dans cette démarche de communiquer moins, mais mieux.
Pour communiquer mieux, on veut aussi que son public retienne mieux son message sans avoir besoin de le marteler et de prendre le risque de créer un effet d’aversion.
Et le sous-titrage peut nous y aider, car si on entend une information, via une vidéo ou un podcast, et qu'on la lit en même temps, l'information est mieux retenue grâce au principe des “signaux redondants” (redundant signals effect). Ça veut dire que quand notre cerveau reçoit deux signaux équivalents (un son et un sous-titrage qui y correspond), il traite l’information indépendamment deux fois. L’avantage ? On comprend mieux l’information et on la mémorise mieux !
C’est donc très important pour les vidéos informationnelles ou les formations vidéo, mais pas seulement : quand on fait une vidéo, c'est pour faire passer un message, même si c'est un message publicitaire ou à but de communication. Le sous-titrage est réellement un élément qui permet aux personnes de mieux mémoriser notre message.
Attention cependant, car tous les sous-titrages ne se valent pas. Pour que ce principe s’applique, on doit avoir un bon sous-titrage accessible.
Si on a un mauvais sous-titrage, c’est-à-dire par exemple désynchronisé, avec des erreurs, avec une vitesse de lecture trop rapide, un mauvais affichage ou un mauvais format, ça va créer une dissonance qui va empêcher les personnes de bien comprendre.
Les sous-titres pour les personnes en situation de handicap mais pas que
Les sous-titres aident aussi les personnes qui ont un handicap autre que la surdité.
Par exemple, les personnes qui ont des troubles de l'attention, ou des troubles dys : le sous-titrage va faciliter leur accès à l’information. Même si je sais que ça peut être pour certaines personnes un peu un “gros mot” de parler de trouble, en fait, une grande partie de la population française est touchée de près ou de loin, que les personnes soient diagnostiquées ou pas.
Lors de notre discussion, Warda me confie que son fils est porteur de handicap. Même si l’on est pas soi-même concerné par ces troubles-là, on connaît toutes et tous des personnes concernées, qu’on le sache ou pas.
En rendant sa vidéo accessible, on permet à tout le monde de la partager à ses proches ou à d’autres personnes sans craindre de faire un impair si jamais la personne à qui on a partagé la vidéo n’y a pas accès.
Comme le souligne Warda, c’est vraiment en enlevant des barrières au partage que l’on crée de la viralité et de la visibilité : on touche ainsi à la fois des personnes en situation de handicap mais aussi toutes les personnes de leur réseau, car le sous-titrage aide les proches des personnes en situation de handicap.
Comme Warda ou moi-même, beaucoup de personnes ont des proches en situation de handicap et les aident au quotidien : ce sont les personnes aidantes.
Et en implémentant l'accessibilité numérique, vous aidez non seulement les personnes en situation de handicap, mais aussi leurs aidants.
On considère qu’on est environ une personne sur six en France à être aidante, ce qui est vraiment énorme !
Pour vous donner un exemple de comment l’accessibilité peut aider aussi les personnes aidantes : à la fin d’une conférence que j’ai sous-titré en direct, une personne vient me voir. Souvent, ce sont les personnes sourdes elles-mêmes qui viennent me voir à la fin pour me remercier et discuter, mais cette fois-ci, c’était une personne entendante.
Elle m’explique qu’elle était venue à cette conférence avec son amie sourde avec qui elle a l’habitude de participer à ce genre d’événements et que d’ordinaire, elle passait la conférence à décrire ce qui se passait à son amie, à lui écrire des mots si jamais celle-ci n’avait pas compris un mot, bref, à tout le temps s’assurer que son amie puisse suivre la conférence comme tout le monde.
Et sur cette conférence-là, elle a pu s’appuyer sur le sous-titrage en direct : elle savait que son amie n’avait plus besoin d’elle pour tout comprendre, ce qui lui a permis, en un sens, d’alléger sa charge mentale et de se concentrer sur ses apprentissages à elle.
En sous-titrant votre vidéo ou votre conférence, vous permettez aux proches aidants des personnes concernées de se concentrer sur eux-mêmes, et aux personnes concernées d’accéder à votre contenu en toute autonomie.
Le sous-titrage aide les entreprises à améliorer leur image de marque
Que vous soyez une petite ou une grande entreprise, vous avez sans doute à coeur de montrer vos engagements et de faire connaître vos politiques RSE.
On l'a vu avec les Jeux paralympiques : ce fut les Jeux paralympiques les plus suivis de l'histoire. On se rend bien compte que les personnes s'intéressent au handicap, qu’elles sont concernées par le handicap sous toutes ses formes.
Comme mentionné plus haut, les personnes peuvent être concernées par le handicap, aidantes, ou avoir dans leur entourage quelqu'un qui est en situation de handicap.
Elles vont donc attendre des entreprises, desquelles elles vont consommer quelque chose, qu'elles soient à jour sur ces sujets.
Aussi, de plus en plus, les personnes sourdes prennent la parole, dénoncent quand le sous-titrage est mauvais ou quand il n'y a pas de sous-titrage.
Surtout en ce qui concerne les entreprises qui a priori ont les moyens ou pour les créateurs de contenus qui ont une audience assez large, on peut imaginer qu'il y a des sponsors ou des moyens qui pourraient être alloués à l’accessibilité.
On se demande donc de plus en plus pourquoi ils n’investissent pas dans l'accessibilité.
On peut aussi avoir des formes de « bad buzz » parfois pour certaines entreprises ou le gouvernement. Quand l'accessibilité est mauvaise ou n’est pas présente, les personnes s'en plaignent : les personnes concernées, ensuite les personnes de leur entourage, puis les personnes qui s'intéressent à ces sujets.
On voit de plus en plus sur LinkedIn des personnes qui relaient un manque d’accessibilité ou vont dénoncer un post non accessible, d’autant plus de la part d’entreprises qui veulent promouvoir leur politique RSE ou les progrès d’inclusion qu’elles ont fait.
Si elles font des vidéos pour présenter leurs progrès ou leur bonne politique RSE, et que le sous-titrage n’est pas présent ou est mauvais et que l’accessibilité n’a même pas été pensée au départ (devrait-on faire interpréter la vidéo en langue des signes ou mettre une audiodescription ?), on est légitime de se demander si l’entreprise est bien honnête sur ses promesses et ses succès.
En ce qui concerne votre marque personnelle si vous avez votre propre entreprise, vous montrez que vous vous intéressez à ces personnes-là, que les enjeux RSE sont importants pour vous et que vous voulez changer le monde à votre échelle. On parle de plus en plus d’achat responsable et inclusif, et vos clients veulent savoir qu’en achetant chez vous, ils soutiennent une vraie démarche et des vraies valeurs.